mardi 13 janvier 2009

Stabat Mater / Prière pour E.

Anonyme (XIIIème s.) : Stabat Mater

Stabat mater dolorosa
Juxta crucem lacrimosa
dum pendebat Filius.

Cuius animam gementem,
contristatam et dolentem,
pertransivit gladius.

O quam tristis et afflicta
fuit illa benedicta
Mater Unigeniti.

Quae moerebat et dolebat,
Pia Mater cum videbat
Nati poenas incliti.

Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
in tanto supplicio?

Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
dolentem cum Filio?

Pro peccatis suae gentis
vidit Iesum in tormentis
et flagellis subditum.

Vidit suum dulcem natum
moriendo desolatum,
dum emisit spiritum.

Eia Mater, fons amoris,
me sentire vim doloris
fac, ut tecum lugeam.

Fac ut ardeat cor meum
in amando Christum Deum,
ut sibi complaceam.

Sancta mater, istud agas,
crucifixi fige plagas
cordi meo valide.

Tui nati vulnerati,
tam dignati pro me pati,
poenas mecum divide.

Fac me tecum pie flere,
crucifixo condolere,
donec ego vixero.

Iuxta crucem tecum stare,
et me tibi sociare
in planctu desidero.

Virgo virginum praeclara,
mihi iam non sis amara:
fac me tecum plangere.

Fac ut portem Christi mortem,
passionis fac consortem,
et plagas recolere.

Fac me plagis vulnerari,
fac me cruce inebriari,
et cruore Filii.

Flammis ne urar succensus
per te Virgo, sim defensus
in die judicii

Christe, cum sit hinc exire,
da per matrem me venire
ad palmam victoriae.

Quando corpus morietur,
fac ut animae donetur
Paradisi gloria.

Amen ! In sempiterna saecula. Amen.

Palimpseste : Prière pour E.

Est-ce la mort qui osa
la première, les assembla
au ciel tes sombres cumulus ?

Sa maladie, hideux système
qui te tendait les chrysanthèmes
dans un révoltant processus.

Coup pour coup tu lui répliquas
jamais jamais tu n'abdiquas,
dans de rassurants démentis...

Et nous t'observions combattre
sans jamais ta gaité rabattre
Et nous étions tes apprentis...

De te cotoyer guilleret
si insouciant du couperet
nous refusions ce scénario.

Que valaient tes secrets paris ?
contre la mort, ta chance tarie
nos sortilèges étaient idiots

Des mots rassurants si gentils
ne valaient pas la garantie
que tu donnais ad libitum [hume]

A présent que l'ultimatum
Seigneur, ne laisse plus d'erratum
à nous la colère, l'amertume

O Seigneur tandis qu'aux abysses
tu retiens le voyage d'Ulysse
ses compagnons pleurent son ame

Puisses-tu entendre delà les brumes
les prières dites pour chacune
des personnes touchées par ce drame.

Agnus dei qui de la face
du monde le péché efface
prends pitié, sois le guide

Nos pleurs pour l'homme trop tot parti
Ses souffrances sans contrepartie
comprends notre révolte acide

Pardonne nous cette colère
Seigneur, où est l'étoile polaire
en l'absence de notre héro ?

Seuls des souvenirs hilares,
et l'exemplaire courage phare
chauffent nos peines, braseros.

Le diamant de mille carats
de son coeur brillant d'apparat
dont la mémoire nous éclaire

Aide seigneur tous ceux qui t'aiment
à suivre dans leur vie la même
voie que celui qui espère

et négligeant les avaries
tiennent le cap de ce pari
la foi dans ton amour : la vie

Viens Jésus à notre rescousse
si le malheur et ses secousses
éclipsent en nous l'or de sa vie

Maintiens en nous le souvenir
de sa chaleur, et de ses rires
de l'amitié qu'il incarnait

Nous lui donnerons sépulture
offre lui ta paix la plus pure
Seigneur car il la méritait.

Amen ! In sempiterna saecula. Amen.

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